Hommage au premier président



Rendons hommage au premier président qui a contribué à la constitution de la 886ème section,
adhérent de la première heure, membre du noyau fondateur de notre section.
De la MOTTE ROUGE Christian, Marie, Elie, né le 14 décembre 1897 à Pommerit-le-Vicomte (Côtes-du-Nord),
mort d’épuisement le 21 avril 1944 au camp de Schirmeck (Bas-Rhin) ; officier de carrière ; résistant réseau SR Alliance.



Il était issu d’une vieille famille de la noblesse bretonne (il était vicomte) qui avait donné à la France des générations de militaires
(son grand-oncle fut chef de bataillon de la garde sous la Restauration et son oncle, général de division et sénateur sous le second Empire).
Son frère, Alain, Saint-Cyrien promotion 1914, lieutenant au 48ième RI mourut au front le 4 mai 1917.
Lui-même devançant l’appel de sa classe partit pour le service armé en août 1916.
Elève-aspirant à l’école de Fontainebleau, il fut fait sous-lieutenant en janvier 1918
et fit la fin de la campagne de France (blessé par un éclat d’obus en avril 1918).
Il fut démobilisé en septembre 1919, ayant reçu la croix de guerre et la Médaille militaire.

Il se réengagea dans l’armée dès mars 1920
et fit toute sa carrière dans l’artillerie, lieutenant en 1922, capitaine en juin 1930.

Après avoir été capitaine-instructeur à l’école militaire de Saint-Maixent (Deux-Sèvres),
il devint capitaine au centre de mobilisation d’Artillerie n°11 à Vannes (Morbihan) en 1938.
Il y fut fait chevalier de la Légion d’Honneur.
Il participa à la campagne de France en 1940, qu’il termina au poste de commandant.
Chef d’escadron du 264ème régiment d’artillerie lourde divisionnaire rattaché à la 1ère division marocaine,
il participa aux combats en Belgique (secteur de Gembloux) et dans les Flandres

Il fut nommé après la défaite commandant du centre de démobilisation de La Rochelle.
En novembre 1941, il devint chef du secteur Bordeaux-La Rochelle, secteur « Hangar ».



Ce réseau avait principalement pour objectif la surveillance de la côte atlantique,
le repérage des ouvrages défensifs construits par les Allemands sur le littoral charentais
et plus particulièrement la surveillance du trafic de l’importante base de sous-marins de La Rochelle.
Dénoncés par un agent double travaillant pour la police de sûreté allemande,
les agents de la région Sud-ouest furent arrêtés fin 1943, début 1944.
Faute de place les détenus furent progressivement transférés au camp de Schirmeck.

Christian De la Motte Rouge fit partie des 10 premiers arrivés du réseau Alliance dans ce camp le 17 mars 1944.
Enfermé au bunker de Schirmeck (Bas-Rhin),
Christian De la Motte Rouge y mourut des privations et d’épuisement le 22 avril 1944.

Il fut déclaré "Mort en déportation".
Son nom figure sur le monument aux morts de Benon (Charente-Maritime)
et une place de La Rochelle lui est dédiée.